Pas de solution unique au défi de la surdité
Janvier 2007
La surdité vue de près , écrit par la chercheure Colette Dubuisson et la psychologue Christiane Grimard, est un ouvrage publié dans la collection santé et société par les Presses de l’Université du Québec. Par ce livre, les auteurs souhaitent donner aux parents entendants d’un enfant sourd la possibilité de mieux comprendre le vécu de leur enfant (famille, enfance, école, travail, etc.) Bien que destiné aux parents, plusieurs des aspects traité dans cet ouvrage interpellent sans aucun doute les intervenants en santé et en surdité, les enseignants et les interprètes LSQ-français. |
Souriante, chaleureuse, Colette Dubuisson est venue présenter son livre aux parents et amis d’enfants sourds et malentendant en décembre passé Elle a fait toute une impression! Cette femme connaissante a partagé avec son auditoire une vaste révision des choix qui s’offrent aux parents d’enfants sourds et malentendants. Pour elle le problème de la surdité chez l’enfant est complexe et il faut des solutions variées. Informons bien les parents, soyons à leur écoute et respectons leurs choix!
La résilience transforme les épreuves en opportunités
Pour le parent et l’enfant sourd, il faut de la résilience, cette capacité d’adaptation de chacun devant des conditions adverses. La résilience permet de garder espoir et de trouver des pistes de solutions pour traverser les moments difficiles de leur vie. À l’annonce d’une surdité de l’enfant, les parents vivent un choc énorme. Ils ne savent pas encore beaucoup de chose sur les options qui s’offrent à leur enfant. Ce sont aux professionnels de la santé de les guider, de les aider à surmonter leurs inquiétudes et leur peine pour prendre rapidement des décisions sur l’appareillage, l’implant cochléaire, les différentes thérapies à considérer… Le poids de ces décisions est lourd sur leurs épaules, ils ont toujours peur de se tromper. Cette situation exige une forme de résilience.
L’enfant qui grandit avec une surdité sera lui aussi forcé d’utiliser sa capacité de résilience mais dans un autre sens. Il n’aura pas facilement accès à la langue de ses parents. Pour plusieurs, la langue signée est plus accessible mais elle n’est pas présente dans leur milieu. De plus il fera probablement l’expérience du rejet et de l’isolement dans son école, dans son quartier et même parfois au sein de sa propre famille, ne sachant pas toujours ce qui se passe autour de lui, ni pourquoi.
Quels efforts devront être déployés, de part et d’autre, pour que chacun puisse faire diminuer sa détresse émotionnelle sans nier la réalité de la situation!
La surdité ne disparaîtra pas
Mme Dubuisson reprend quelques-uns des exemples discutés dans son livre pour nous rappeler qu’aucun des choix des parents ne fera disparaître la surdité, aucun des choix à la disposition de la famille ne vient répondre à toutes les attentes de celle-ci. Ce que l’on sait par contre, c’est que l’enfant sourd développe une image positive de lui-même s’il a un réseau social pour le soutenir, s’il peut vivre des complicités avec ses parents, s’il peut se raconter, s’il peut obtenir une réaction empathique des personnes qui le comprennent.
Pour s’exprimer et se faire comprendre, l’enfant sourd a besoin d’une langue, c’est son besoin le plus pressant.
La langue des signes est essentielle à une personne à qui la langue orale pose un défi de taille. Si on n’entend pas assez bien, si on a des problèmes d’élocution, il pourra être fort difficile de comprendre et encore plus de reproduire une langue orale. La LSQ pourra assurer une communication constante avec l’enfant pendant qu’il est encouragé à apprendre la langue utilisée par son entourage.
Acquérir une première langue facilite l’apprentissage d’une deuxième. Avec un jeune enfant sourd pourquoi s’acharner à commencer par apprendre une langue qu’il n’entend pas plutôt que rapidement lui présenter une langue visuelle? On prétend encore que puisque la langue orale représente un défi plus grand, les enfants sourds à qui on aura appris la langue des signes refuseront d’apprendre le français. Ils ne voudront pas passer toutes ces heures à produire des sons, à tenter de lire sur les lèvres de ceux qui s’adressent à eux… Dans ce raisonnement, il y a tant de contrainte et de souffrance pour l’enfant qui devra par la suite rattraper les retards dans son développement. Pendant qu’il répète tous ces sons qui n’ont pas de sens pour lui, comment peut-il exprimer ce qu’il vit, ce qu’il veut, ce qu’il ressent?
Le bilinguisme LSQ-français facilite les apprentissages
Mme Dubuisson est convaincante! Le bilinguisme précoce langue des signes / français est essentiel pour le développement de l’enfant sourd et l’enfant malentendant. L’implant cochléaire et les appareils auditifs n’y feront aucunement obstacle. Le seul véritable choix qu’il reste aux parents c’est celui d’apprendre ou non cette langue visuelle dont leur enfant a tant besoin. La lecture de son livre peut aider le parent et l’intervenant à mieux réfléchir sur l’ensemble de la problématique.
La résilience transforme les épreuves en opportunités
Pour le parent et l’enfant sourd, il faut de la résilience, cette capacité d’adaptation de chacun devant des conditions adverses. La résilience permet de garder espoir et de trouver des pistes de solutions pour traverser les moments difficiles de leur vie. À l’annonce d’une surdité de l’enfant, les parents vivent un choc énorme. Ils ne savent pas encore beaucoup de chose sur les options qui s’offrent à leur enfant. Ce sont aux professionnels de la santé de les guider, de les aider à surmonter leurs inquiétudes et leur peine pour prendre rapidement des décisions sur l’appareillage, l’implant cochléaire, les différentes thérapies à considérer… Le poids de ces décisions est lourd sur leurs épaules, ils ont toujours peur de se tromper. Cette situation exige une forme de résilience.
L’enfant qui grandit avec une surdité sera lui aussi forcé d’utiliser sa capacité de résilience mais dans un autre sens. Il n’aura pas facilement accès à la langue de ses parents. Pour plusieurs, la langue signée est plus accessible mais elle n’est pas présente dans leur milieu. De plus il fera probablement l’expérience du rejet et de l’isolement dans son école, dans son quartier et même parfois au sein de sa propre famille, ne sachant pas toujours ce qui se passe autour de lui, ni pourquoi.
Quels efforts devront être déployés, de part et d’autre, pour que chacun puisse faire diminuer sa détresse émotionnelle sans nier la réalité de la situation!
La surdité ne disparaîtra pas
Mme Dubuisson reprend quelques-uns des exemples discutés dans son livre pour nous rappeler qu’aucun des choix des parents ne fera disparaître la surdité, aucun des choix à la disposition de la famille ne vient répondre à toutes les attentes de celle-ci. Ce que l’on sait par contre, c’est que l’enfant sourd développe une image positive de lui-même s’il a un réseau social pour le soutenir, s’il peut vivre des complicités avec ses parents, s’il peut se raconter, s’il peut obtenir une réaction empathique des personnes qui le comprennent.
Pour s’exprimer et se faire comprendre, l’enfant sourd a besoin d’une langue, c’est son besoin le plus pressant.
La langue des signes est essentielle à une personne à qui la langue orale pose un défi de taille. Si on n’entend pas assez bien, si on a des problèmes d’élocution, il pourra être fort difficile de comprendre et encore plus de reproduire une langue orale. La LSQ pourra assurer une communication constante avec l’enfant pendant qu’il est encouragé à apprendre la langue utilisée par son entourage.
Acquérir une première langue facilite l’apprentissage d’une deuxième. Avec un jeune enfant sourd pourquoi s’acharner à commencer par apprendre une langue qu’il n’entend pas plutôt que rapidement lui présenter une langue visuelle? On prétend encore que puisque la langue orale représente un défi plus grand, les enfants sourds à qui on aura appris la langue des signes refuseront d’apprendre le français. Ils ne voudront pas passer toutes ces heures à produire des sons, à tenter de lire sur les lèvres de ceux qui s’adressent à eux… Dans ce raisonnement, il y a tant de contrainte et de souffrance pour l’enfant qui devra par la suite rattraper les retards dans son développement. Pendant qu’il répète tous ces sons qui n’ont pas de sens pour lui, comment peut-il exprimer ce qu’il vit, ce qu’il veut, ce qu’il ressent?
Le bilinguisme LSQ-français facilite les apprentissages
Mme Dubuisson est convaincante! Le bilinguisme précoce langue des signes / français est essentiel pour le développement de l’enfant sourd et l’enfant malentendant. L’implant cochléaire et les appareils auditifs n’y feront aucunement obstacle. Le seul véritable choix qu’il reste aux parents c’est celui d’apprendre ou non cette langue visuelle dont leur enfant a tant besoin. La lecture de son livre peut aider le parent et l’intervenant à mieux réfléchir sur l’ensemble de la problématique.