Une autre raison pourquoi je tiens au Centre Jules-Léger
Je suis originaire de Barrie et je suis venue étudier au Centre Jules-Léger de 2007 à 2011. Je suis Sourde. Mon conjoint Christopher, également Sourd, est originaire de Timmins et il est venu au Centre Jules-Léger de 1999 à 2009, où il a reçu son diplôme lui aussi. Après nos études au CJL, on a continué nos études au collège La Cité. Nous sommes ensemble depuis 5 ans et fiancés depuis bientôt 2 ans. Nous sommes propriétaires d’une maison à Gatineau, et on travaille tous les deux à temps plein en Ontario: Christopher à la Société canadienne de l’ouïe, et moi-même à RESO. Récemment, nous sommes devenus famille d’accueil d’une petite fille qui est Sourde, elle aussi. Sa langue maternelle est la LSQ (langue des signes québécoise) et sa langue seconde, c’est le français, comme nous.
À l’école, Annabelle (nom fictif) est dans une classe de trouble de langage avec des élèves dysphasiques. Je me suis demandé plusieurs fois pourquoi. La dysphasie c’est un trouble spécifique du développement du langage oral. C’est un trouble persistant du langage qui affecte la compréhension et/ou l’expression d’un message verbal. La cause n’est pas un manque de stimulation ou un déficit sensoriel comme, par exemple, une perte auditive. Annabelle n’est donc pas dysphasique.
Annabelle a de la difficulté à s’exprimer en français, c’est vrai, mais c’est parce qu’elle est sourde; elle n’entend pas. Elle n’a aucune misère à s’exprimer en LSQ.
Dans sa classe, elle est accompagnée d’une éducatrice spécialisée qui a appris la LSQ, mais n’a pas grandi avec cette langue. En classe, ils travaillent beaucoup les sons; Annabelle se frustre tous les soirs pendant l’heure des devoirs. Nous devons reprendre souvent ce qui a été enseigné en classe, pour qu’elle puisse bien comprendre le travail.
À l’école, Annabelle (nom fictif) est dans une classe de trouble de langage avec des élèves dysphasiques. Je me suis demandé plusieurs fois pourquoi. La dysphasie c’est un trouble spécifique du développement du langage oral. C’est un trouble persistant du langage qui affecte la compréhension et/ou l’expression d’un message verbal. La cause n’est pas un manque de stimulation ou un déficit sensoriel comme, par exemple, une perte auditive. Annabelle n’est donc pas dysphasique.
Annabelle a de la difficulté à s’exprimer en français, c’est vrai, mais c’est parce qu’elle est sourde; elle n’entend pas. Elle n’a aucune misère à s’exprimer en LSQ.
Dans sa classe, elle est accompagnée d’une éducatrice spécialisée qui a appris la LSQ, mais n’a pas grandi avec cette langue. En classe, ils travaillent beaucoup les sons; Annabelle se frustre tous les soirs pendant l’heure des devoirs. Nous devons reprendre souvent ce qui a été enseigné en classe, pour qu’elle puisse bien comprendre le travail.
Souvent, lorsqu’un enfant sourd a de la difficulté avec soit le français ou l’anglais, on les place dans des classes de trouble de langage, on met de côté leur surdité. Il ne faut pas oublier qu’un enfant qui a une perte auditive et qui parle ‘’bien‘’, ça ne veut pas dire qu’il comprend tout! Les mots ‘’entendre’’ et ‘’comprendre’’ sont deux mots complètement différents. Annabelle peut entendre des bruits ou des sons (quand une personne parle), mais très souvent ne peut pas comprendre ce qui a été dit. Comme plusieurs personnes qui ont une perte auditive, elle pense comprendre ce qui se passe ou parfois fait semblant de comprendre.
Lorsque Annabelle rencontre des personnes qui parlent sa langue naturelle, la LSQ, elle comprend bien qu’il n’y a aucune barrière et est très à l’aise à raconter toutes sortes d’histoires. Elle se sent bien lorsqu’elle communique en LSQ. Nous avons nous aussi vécu des barrières de communication, et grâce au Centre Jules-Léger, nous avons appris une langue qui nous est propre et que nous pouvons maintenant partager avec cette belle petite fille. Nous voulons qu’Annabelle puisse bénéficier elle aussi de cette belle opportunité dans sa langue afin d’obtenir une éducation de qualité qui pourra lui ouvrir des portes dans le futur. Annabelle mérite une éducation de qualité dans sa langue, entourée d’ami(e)s et de professionnels qui comprennent la surdité.
Au Québec, c’est la commission scolaire qui se doit d’offrir toutes les adaptations nécessaires pour permettre à ses élèves de réussir. Or, il n’y a pas de classe de surdité dans sa commission scolaire ni d’école pour enfants sourds dans notre région, à Gatineau. Par ailleurs, il y a une école pour les enfants sourds à Ottawa, le Centre Jules-Léger, qui est de l’autre côté de la rivière, à 20 minutes de chez nous. Aussi, le Règlement 296 de la loi sur l’Éducation de l’Ontario permet un placement pour les élèves venant d’une autre province. Depuis qu’Annabelle est avec nous, nous avons donc fait une demande d’admission au Centre Jules-Léger, mais le processus est extrêmement long. Tous les professionnels et personnes qui côtoient Annabelle se demandent pourquoi plus de six mois plus tard – août 2015 à février 2016 - elle n’est toujours pas admise au Centre Jules-Léger. En attendant des nouvelles de son admission au CJL, Annabelle continue d’aller à l’école même si elle nous répète tous les jours qu’elle ne comprend pas. Espérons que dans le prochain numéro d’Allô RESO, je pourrai vous dire ce qu’Annabelle accomplit au Centre Jules-Léger.
Lorsque Annabelle rencontre des personnes qui parlent sa langue naturelle, la LSQ, elle comprend bien qu’il n’y a aucune barrière et est très à l’aise à raconter toutes sortes d’histoires. Elle se sent bien lorsqu’elle communique en LSQ. Nous avons nous aussi vécu des barrières de communication, et grâce au Centre Jules-Léger, nous avons appris une langue qui nous est propre et que nous pouvons maintenant partager avec cette belle petite fille. Nous voulons qu’Annabelle puisse bénéficier elle aussi de cette belle opportunité dans sa langue afin d’obtenir une éducation de qualité qui pourra lui ouvrir des portes dans le futur. Annabelle mérite une éducation de qualité dans sa langue, entourée d’ami(e)s et de professionnels qui comprennent la surdité.
Au Québec, c’est la commission scolaire qui se doit d’offrir toutes les adaptations nécessaires pour permettre à ses élèves de réussir. Or, il n’y a pas de classe de surdité dans sa commission scolaire ni d’école pour enfants sourds dans notre région, à Gatineau. Par ailleurs, il y a une école pour les enfants sourds à Ottawa, le Centre Jules-Léger, qui est de l’autre côté de la rivière, à 20 minutes de chez nous. Aussi, le Règlement 296 de la loi sur l’Éducation de l’Ontario permet un placement pour les élèves venant d’une autre province. Depuis qu’Annabelle est avec nous, nous avons donc fait une demande d’admission au Centre Jules-Léger, mais le processus est extrêmement long. Tous les professionnels et personnes qui côtoient Annabelle se demandent pourquoi plus de six mois plus tard – août 2015 à février 2016 - elle n’est toujours pas admise au Centre Jules-Léger. En attendant des nouvelles de son admission au CJL, Annabelle continue d’aller à l’école même si elle nous répète tous les jours qu’elle ne comprend pas. Espérons que dans le prochain numéro d’Allô RESO, je pourrai vous dire ce qu’Annabelle accomplit au Centre Jules-Léger.